Alternance : de voie de garage à voie royale
11/12/20231 min read
C’est peu dire que, ces dernières années, l’alternance séduit les étudiants. Pour des raisons évidentes de financement de leurs études. Mais pas seulement.
À ce niveau ce n’est plus une progression, mais une explosion. De 2017 à 2022, les contrats d’apprentissage dans l’enseignement supérieur français sont passés, selon la Dares*, de 112 000 à 522 000. Ils ont donc plus que quadruplé. Comment expliquer cet engouement ? Les raisons sont à la fois structurelles et conjoncturelles. Il s’agit d’une mutation profonde de la formation appuyée par une volonté politique forte. Ainsi le plan « 1 jeune, 1 solution » mis en place au sortir de la crise de la Covid, en août 2020, produit-il assurément ses effets. Les aides d’État induisent un effet d’aubaine dont certaines entreprises se saisissent. Et certaines écoles également avec à la clé des dérives. D’où la nécessité de choisir un établissement où les classes ne sont pas surchargées, où les professeurs ont à cœur d’amener tous les étudiants à réussir.
Un nouveau regard
Cette conjoncture favorable n’est cependant pas la seule explication. Avant même le plan gouvernemental, pendant la période 2017-2019, le nombre de contrats avait déjà bondi de presque 45%. Ce qui a changé ? La perception par les premiers intéressés, c’est-à-dire les étudiants, mais aussi par leurs parents, de l’opportunité que représente l’alternance. Ce n’est autrement dit plus une voie de garage réservé à ceux qui ne peuvent, quelle qu’en soit la raison, poursuivre des études longues. Faire financer ses études reste un paramètre important. Mais le fait de découvrir les métiers par la pratique avec, à la clé, non pas une certitude, mais de bonnes chances de trouver un emploi, l’est tout autant.
* Service de statistiques rattaché au ministère du Travail.
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